Comment sortir des jeux relationnels dramatiques ?
Quelques pistes…

Prendre conscience de la dynamique à l'oeuvre
Le triangle de Karpman est un modèle de compréhension des dynamiques relationnelles dysfonctionnelles qui a été créé par Stephen Karpman. Ce dernier a collaboré pendant des années avec le créateur de l’Analyse transactionnelle, Eric Berne.

Image extraite de Boostez votre parcours professionnel avec le mind mapping Broché – 6 février 2014 de Joelle Planche Ryan (Auteur), Stéphanie Vasen (Auteur).
Trois rôles fondent ces jeux dysfonctionnels : Victime-Sauveur-Persécuteur. Les deux derniers occupent une place dominante. Toutefois, ils perdent cette dernière dès lors où il n’y a pas de victime.
Par conséquent : pas de victime, pas de triangle dramatique !
Les flèches entre les trois rôles du Triangle dramatique représentent :
1) Les interactions entre les trois rôles déployés par trois personnes en relation
2) Les échanges de rôles entre ces trois personnes
3) La relation entre les trois niveaux de la réalité intérieure d'une personne
Les émotions et les comportements : nos alliées dans la prise de conscience
L’investissement de ces rôles est une manière de ne pas connecter à trois émotions trop intenses ou douloureuses déclenchées par une situation qui vient, très souvent, réactiver une blessure ancienne inconsciente. Pour sortir de cette dynamique dramatique, il est donc essentiel d’accepter d’accueillir ces émotions qui viennent nous renseigner à propos d’un besoin non-satisfait :
1) Victime -> Peur -> Réassurance
2) Persécuteur -> Colère -> Permission
3) Sauveur -> Tristesse -> Réconfort
S’il est souvent difficile de conscientiser ces émotions (et leurs besoins) que nous avons appris au fil des années à refouler, il est plus aisé de se référer à ses comportements pour identifier ce genre de dynamique relationnelle toxique… :
1) Victime : tendance à se plaindre sans demander explicitement de l’aide ou, lorsqu’elle demande de l’aide, considérer toutes les options proposées comme mauvaises ou inadéquates…
2) Persécuteur : comportement intransigeant, peu flexible et contrôlant souvent ayant pour motivation « le bien d’autrui/commun » …
3) Sauveur : élan irrépressible de « voler au secours » d’une personne qui, généralement, n’a pas demandé de l’aide…
Accepter nos besoins et accueillir notre blessure
Prendre conscience des bénéfices secondaires du drame
Soyons honnêtes : investir une dynamique relationnelle dramatique peut être « confortable » car tend à confirmer des croyances fondamentales sur soi, sur autrui et sur la vie. Par exemple : “ les hommes sont tous les mêmes ", " je n'y arriverais jamais, je ne suis pas une matheuse ", - " je suis différente, personne ne me comprend ", " il ne faut jamais faire confiance ", etc.
Aussi, les relations vécues par le Triangle dramatique sont intenses (lire mes articles sur l’intensité émotionnelle). Elles fournissent donc aux protagonistes un shoot de stimulation affective intense qui procure un certain sentiment d’exister. Le Triangle dramatique nous permet donc de survivre affectivement, socialement, ontologiquement au moment où, inconsciemment, nous sommes en proie à cette terrible peur de mourir qui nous a rempli lors de la blessure originelle.
Voici quelques raisons qui nous amènent à prendre un rôle dans le Triangle dramatique :
1. Le besoin de reconnaissance
2. Le besoin de nous rassurer sur nos opinions, nos croyances, nos jugements sur nous et sur les autres
3. Le besoin de valorisation
4. La peur de l’intimité
5. L’incapacité à demander de l’attention conduisant à la manipulation
6. L’identification à un soi idéal
7. Dépendance affective, addictions à des produits et/ou des comportements
8. Le besoin de mettre l’autre en premier : en se considérant responsable de son bonheur
9. La culpabilité
10. Le besoin de justice
Permission – Puissance - Protection
Le Triangle gagnant est un modèle offrant une alternative thérapeutique au Triangle dramatique. Il a été créé et publié par Acey Choy en 1990. Appelé aussi Triangle des 3Ps : Permission – Puissance – Protection.

Image provenant de https://www.freedomrc.org/motivational-monday-replacing-drama-triangle-winner-triangle/
PERMISSION : dans le Triangle gagnant, au lieu de refouler notre colère et notre besoin de contrôler, nous sommes encouragé.e.s à nous donner des permissions. Généralement, quelqu’un qui prend souvent la place du persécuteur a du mal à envisager qu’il peut s’accorder des permissions. Se donner des permissions, c’est prendre la responsabilité de ses besoins et ne plus attendre des autres qu’ils fassent exactement comme nous voulons/pensons. Cela peut également être se donner la permission que tout ne soit pas parfait…et d’accepter qu’il y ait des choses en dehors de notre contrôle.
PUISSANCE : accepter sa peur c’est accueillir sa vulnérabilité. A partir de ce que nous sommes, quel qu’il soit, nous sommes en contact avec notre vraie puissance.
Aussi, le fait de se donner des permissions nous met en contact avec notre pouvoir.
Je peux me permettre d’être vulnérable, de prendre mon temps, de ne pas savoir, de ne pas réagir. En cet endroit, je reconnecte avec le pouvoir du dedans et je deviens acteur de ma vie.
PROTECTION : accueillir sa propre tristesse en adulte, comprendre et accepter d’avoir été marqué par son histoire et observer combien celle-ci a contribué à ce qui nous rend beaux et humains est un élan de protection envers soi-même. Ainsi conscients de notre blessure, nous prendrons pleine responsabilité par rapport à ce qui nous arrive dans notre vie, et notre juste part lorsqu’il s’agit de venir en aide à autrui. En plus de cela, lorsque nous viendrons en aide à l’autre ce sera véritablement pour lui que nous le ferons et non pour réparer inconsciemment notre histoire, ou pour se soulager de l’inconfort de sa propre tristesse…
Construire la confiance en soi vous apportera également le sentiment d’être protégé.
Le triangle gagnant permet donc d’être pleinement dans la Vie et non dans la survie. La dynamique des 3P génère un sentiment de joie profonde. Recevoir enfin sa Vie - telle qu’elle est – implique la prise de conscience de tout ce que l’on vient de décrire et surtout, l’acceptation. Vous l’aurez compris à ce stade…accepter est tout le contraire de se résigner. Accepter, implique le courage de voir clair – au-delà des jugements et des interprétations – et le pouvoir de faire des vrais choix.
Gisela
Si vous êtes auteur et/ou victime de violences physiques et/ou morales je vous invite à demander de l'aide auprès d'un professionnel compétent. Cet article ne se substitue pas à un diagnostic médical.
Sources :
Formation en constellations familiales et systémiques par Orianne Corman, Académie de Coaching relationnel et systémique.
Image 2 provenant de https://www.freedomrc.org/motivational-monday-replacing-drama-triangle-winner-triangle/.
Image 1 provenant de Boostez votre parcours professionnel avec le mind mapping Broché – 6 février 2014 de Joelle Planche Ryan (Auteur), Stéphanie Vasen (Auteur).
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