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De l’importance de l’éthique dans l'accompagnement et la spiritualité

Tout engagement - qu’il soit professionnel, spirituel, affectif – nous demande un positionnement clair et stable. Tout positionnement exige de nous une orientation (je tourne le dos à ceci, je regarde vers cela…).

En tant qu’humains, il est bien-sûr primordial que l’on s’engage avec cœur et que l’on s’oriente avec discernement. À partir de là, notre corps nous servira de boussole, de thermomètre ou tableau de bord.

L’engagement - quelque soit son objet - est donc la parfaite voie nous permettant d’affiner la collaboration entre les différentes parties de notre être et leurs rôles. Le cœur pour aimer, le mental pour discerner, le corps pour évoluer et ressentir et tout cela sur le chemin que notre âme a choisi comme terrain d’expérience.


L’éthique est pour moi la garante de cette saine collaboration entre cœur, corps, mental. Orienter son existence implique de s’engager dans des considérations d’ordre éthique. Ricoeur défini l’intention éthique comme le souci de « vivre bien avec et pour autrui » dans des institutions et communautés justes. Dans une société gagnée par un relativisme outrageant, le mot « juste » fait mouche...

Evidemment qu’en tant que guide spirituelle je sais qu’il y a une justice divine.

Toutefois, je suis une humaine et en tant que telle je suis consciente que l’intelligence de cette justice divine m’échappe complètement. Tout ce que je peux faire c’est m’incliner devant elle, et lui faire honneur en utilisant du mieux que mon état de conscience me le permet mon intelligence humaine et, notamment, puisque ce dernier m’a également été fourni par le Créateur : mon mental = précieux fournisseur de discernement ou, comme nous l’a amené Aristote, de sagesse pratique.


Méditer sur cette vertu de sagesse pratique permet de comprendre comment la raison intervient dans l’agir. Elle offre les premiers éléments indispensables pour dessiner une éthique qui nous oriente dans notre engagement.

La vertu modère la passion pour modérer l’action. Ainsi donc la modération et le courage se perdent également par l’excès et par le défaut, alors qu’ils se conservent par la juste mesure (1).

S’orienter grâce à l’éthique dans nos métiers nous permet donc par exemple afin de discerner entre élan du cœur (ce qu’on appelle parfois communément « écouter son cœur ») et blessure narcissique, masque du sauveur ou démarche égotique. L’éthique est à la fois une ancre et un gouvernail.

Elle nous tient à nos essentiels – au travers des réponses à : qui sers-je, pourquoi, avec quels moyens ?; et elle nous permet de diriger nos actions dans un cadre garant de la sécurité de ceux qui s’y trouvent.


Dans une société régie par le principe technologique et la réalité virtuelle, ce souci d’éthique conduit à définir un principe fondamental de responsabilité qui participe au maintien d’une vie authentiquement humaine sur terre (2).

Le plus souvent, la réflexion de l’individu quant à son orientation prend la forme d’un « questionnement » relatif à soi et aux contextes, dont la dimension éthique n’est pas développée (3).


Pour paraphraser A. Havard (4), la pensée dominante actuelle est telle que la seule chose qui existe ce sont des sujets pensants : Je nie le fait que je suis un être humain. Que l’autre est un être humain. Je me réengendre moi-même en ce que je veux chaque jour. Ce qui compte c’est ce que moi je sens que je suis ; ce que je veux être. Je n’accepte pas l’idée que j’ai été crée. Et du coup, je suis un Dieu pour moi-même.

L’orgueil est bien-sûr le grand écueil à la construction d’une éthique.


Cependant, je garde espoir que l’individu qui réfléchit à son orientation sera nécessairement conduit à autrui. Dans la vie quotidienne, ces autrui sont généralement des proches. C’est la raison pour laquelle cette réflexion prend au mieux l’allure d’un examen éthique sous un horizon où seules sont questionnées les conséquences de ses choix individuels pour les autrui de son entourage. Le passage de l’examen éthique au processus de construction d’une éthique se produit lorsque l’un des « tu » proches (ou le « je ») du questionnement introduit explicitement la question des conséquences possibles pour un autrui inconnu…

Comment me positionner et m’orienter en tant que guide ou accompagnant au sein de la société humaine à laquelle j’appartiens ?


L’éthique favorise donc la responsabilité et le développement de la créativité !


Selon France Juttras, Sabrina Labbé dans leur ouvrage intitulé « L’éthique professionnelle », la définition de l’éthique proposée par Paul Ricœur a le mérite d’attirer l’attention sur le fait que l’éthique renvoie à une qualité d’être d’abord et avant tout. Cette qualité d’être serait le résultat d’un triple souci portant sur l’intervenant comme tel, autrui touché par l’intervention et l’institution dans laquelle s’inscrivent ces pratiques.

La réflexion autour de ces trois dimensions contribuerait à apporter une certaine harmonie dans le tissage et le métissage des représentations, des croyances, des valeurs, des normes et des règles qui animent ces institutions ou communautés (5).


En tant que praticiens au service de l’autre, si nous voulons respecter la nature même de notre chemin nous nous devons de construire une éthique autour de notre pratique et de la faire évoluer avec notre conscience. Dans notre cas, vu l’exigence d’intégrité de nos métiers, l’éthique est aussi le phare de notre positionnement en tant qu’humains.


Je vous ferai très bientôt une vidéo dans laquelle je parlerai des points qui composent actuellement mon cadre éthique. A bientôt alors !


Gisela


(1) La sagesse pratique Les implications de la notion aristotélicienne de phronèsis pour la théorie de l’action Die praktische Weisheit Practical Reason Paul Ladrière.

(2) Le principe de responsabilité, Hans Jonas.

(3) Éthique professionnelle | Cairn.info.

(4) Alexandre Havard, Le leadership vertueux. (5) Éthique professionnelle | Cairn.info.




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